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Quincy Jones et le cinéma

Quincy Jones et le cinéma
Quincy Jones












Depuis quelques jours, bien des choses ont déjà été dites et écrites sur le musicien légendaire qu’était Quincy Jones. Pour ma part, je souhaitais revenir sur l’incursion remarquable de cet artiste dans le monde du cinéma.


Bien sûr, il laisse derrière lui une œuvre unique, façonnée par son génie. Compositeur, chef d’orchestre, producteur, il n’a pas seulement traversé les époques : il les a créées. Avec une âme jazz, une détermination sans faille et un talent instinctif, Quincy Jones a su transformer chaque note en une émotion véritable.


Mais au-delà de sa collaboration avec Frank Sinatra, Ray Charles, Ella Fitzgerald, Sarah Vaughan, Dizzy Gillespie, Michael Jackson, et beaucoup d’autres, Quincy Jones a aussi mené une carrière prolifique dans la musique de films et de séries, bâtissant un univers artistique inoubliable.


Dès les années 60, alors que l’Amérique se réveillait au rythme des luttes pour les droits civiques, Quincy Jones laissait son empreinte sur des œuvres marquantes comme In The Heat of the NightDans la chaleur de la nuit. Avec Ray Charles à la voix, il ouvrait ce film où Sidney Poitier incarnait un homme noir affrontant le racisme dans le Sud. Le blues poignant de Quincy, porté par le timbre puissant de Ray, exprimait une réalité douloureuse qui réclamait d’être entendue.



Avec Appelez-moi Monsieur Tibbs, Sidney Poitier retrouve Quincy pour un nouvel hymne à la dignité, un hymne où la mélodie suit les pas de Tibbs avec la force tranquille d’un héros qui refuse de plier. Ce sont des notes douces et fortes, où chaque souffle semble dire que la justice, elle aussi, a besoin de poésie.


Peut-être la collaboration la plus explosive reste celle avec Sam Peckinpah pour Guet-apens. Le génie sauvage de Peckinpah trouve en Quincy Jones un partenaire d’audace. Ensemble, ils créent une bande-son à la hauteur de la fureur de Steve McQueen et de la grâce d’Ali MacGraw, un souffle musical qui épouse les poursuites, les silences, la violence brute de ce western urbain.


Comment ne pas évoquer The Wiz, où, aux côtés de Michael Jackson et Diana Ross, Quincy réinventa le conte du Magicien d’Oz pour les jeunes Afro-Américains ? Là, sa musique brillait comme un phare, un appel à rêver, à croire en sa propre magie, à suivre sa propre route pavée d’étoiles et d’or.


Pour La Couleur Pourpre, Quincy rejoignit le monde de Steven Spielberg pour créer un univers sonore d’une rare profondeur. La musique de Miss Celie’s Blues touchait au cœur des histoires de ces femmes, comme une confession, une promesse, un chant d’espoir et de douleur. Quincy avait le don d’habiter ces personnages, de leur donner une voix même là où les mots se taisaient.



Puis, il y a eu cet éclat de joie, Soul Bossa Nova, ce morceau qui continue de faire danser les foules. Avec Lalo Schifrin au piano et le saxophone magique de Paul Gonsalves, saxophoniste de Count Basie et de Duke Wellington, Quincy signait là un hymne à la vie. Ce même morceau s’invita plus tard dans les folies d’Austin Powers, mais toujours avec cette étincelle unique, cette liberté qui n’appartient qu’à lui.


Enfin, pour la télévision, Quincy marqua les esprits avec la série Ironside, l’homme de fer, où Raymond Burr, futur Perry Mason, incarne un détective en fauteuil roulant. La fusion jazz-funk de la bande-son devenait le témoin d’une époque où le jazz se mêlait au groove, où les notes perçaient l’écran comme un cri de délivrance. 


Quincy Jones vient de nous quitter, mais il n’est pas vraiment parti, car sa musique continuera de résonner longtemps encore, dans nos esprits et dans nos cœurs.



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